LA COURSE AU FONCIER : UN ENJEU POUR L'AVENIR DE NOS CAMPAGNES

  L'agriculture est un pilier fondamental de notre société, garantissant notre sécurité alimentaire et façonnant nos paysages ruraux. Pourtant, ce secteur se trouve aujourd'hui confronté à un problème majeur : la concentration des terres entre les mains des grandes exploitations agricoles !
  Ces dernières, souvent tournées vers l'agriculture intensive, ont souvent un impact négatif sur l'environnement, notamment en termes de pollution des sols et de l'eau. Elles contribuent également à l'érosion de la biodiversité et à la disparition des petites exploitations agricoles, qui jouent un rôle crucial dans la préservation de nos paysages et de notre patrimoine culturel. Et, pourtant, leur expansion est une tendance croissante qui menace la diversité et la résilience de notre système agricole. Cette situation a également des conséquences directes sur les populations rurales. En effet, l'accès à la terre devenant de plus en plus difficile pour les jeunes agriculteurs et les agriculteurs familiaux, ce qui freine leur installation ou le renouvellement des générations, cela contribue à l'exode rural et à la dévitalisation des campagnes. Mais, cette course effrénée au foncier est également alimentée par d'autres facteurs, notamment la spéculation immobilière et l'expansion urbaine.
  L'avenir de nos campagnes et de notre agriculture passe assurément par une gestion responsable du foncier agricole. En prenant des mesures volontaristes pour réguler la course au foncier et promouvoir un modèle agricole durable, nous pouvons garantir la sécurité alimentaire des générations futures tout en préservant la richesse de nos terroirs et de notre patrimoine rural. Encore, faudrait-il, que le législateur en soit convaincu et qu'il affiche une volonté délibérée à combattre les tenants du système...
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La grande exploitation agricole dans la course au foncier

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  Les grandes exploitations sont toujours plus nombreuses en France, au détriment de l’agriculture alternative qui peine à se développer, notamment dans l’aire d’attraction des villes. Le droit, qui régule l’accès au foncier, ainsi que les mécanismes d’octroi des aides, expliquent en partie ce processus.
   Les exploitations agricoles ne cessent en France de s’agrandir. Celles qu’on qualifie de grandes s’arrogent-elles le foncier dans les aires urbaines au détriment des plus petites ? Quels rôles jouent, dans cette compétition, les dispositifs de régulation de l’accès aux terres ? Enfin, l’existence de différents profils d’exploitations à l’orée des agglomérations freine-t-elle ou non le développement des politiques agricoles locales ?
  Plusieurs façons d’apprécier la dimension économique des exploitations agricoles se télescopent.  
  • L’Insee la détermine par l’addition des productions brutes standards, PBS, de l’unité productiveI : à ce compte, sont qualifiées de grandes les exploitations dont les PBS dépassent les I00 000 euros.  
  • Les schémas directeurs régionaux des exploitations agricoles, SDREA, retiennent, pour leur part, trois critères de la dimension économique : les surfaces exploitées, les activités principales exercées et les productions choisies. Cette approche introduit davantage de relativité, puisque l’importance d’une structure dépend non seulement de son orientation technico-économique, grande culture, viticole, maraîchère…, mais aussi des territoires concernés : une exploitation considérée comme gigantesque ici se situera dans la moyenne là. Le curseur, en fonction des lieux, est donné par la surface agricole utile régionale moyenne : SAURM. C’est sur cette base que les schémas directeurs posent des critères surfaciques permettant de graduer la taille des structures. 
  Les schémas renferment, en outre, différents seuils : Code rural, art. L. 331-2. Un « seuil de consolidation » vient définir la structure économiquement viable : en deçà, l’exploitation est jugée trop petite. Un « seuil de surface » détermine le déclenchement du contrôle administratif sur les installations et agrandissements : là serait le point de bascule vers la grande exploitation. Par exemple, le SDREA d’Île-de-France du 2I juin 202I retient la référence de I37 ha. Enfin, un « seuil d’agrandissement ou de concentration excessif » qualifie les structures trop grandes, jugées indésirables. Il ne s’agit évidemment que de points de repère, fruits de consensus politiques locaux, dont la pertinence ne se vérifie pas toujours2.
  La grande exploitation, pour finir de la cerner, ne saurait être confondue avec la firme agricole, objet d’études récentes : Purseigle, Nguyen et Blanc 20I7. L’agriculture de firme est essentiellement définie par le recours à une main-d’œuvre salariée et à des capitaux extérieurs au cadre familial : Olivier-Salvagnac et Legagneux 20I2. Si la plupart des firmes empruntent au schéma de la grande exploitation, l’inverse n’est pas vrai. Parmi les exploitations de taille supérieure, un grand nombre appartient toujours au modèle de l’exploitation familiale, réunissant entre les mains d’une même descendance la maîtrise du capital et de la force de travail : Cochet 20I7. Ces structures ont progressivement récupéré les terres de celles qui, dans leur voisinage, disparaissaient et cela sans changer fondamentalement de schéma économique. 
 
Environnement métropolitain
  Dans les statistiques de l’Insee, les grandes exploitations s’arrogent actuellement 73 % de la surface agricole utile nationale, contre 7 % pour les petites. Les critères surfaciques ne démentent pas ces proportions, de sorte que les grandes exploitations se retrouvent forcément majoritaires dans les aires d’attraction des villes3. Ces espaces-là se caractérisent par une concurrence accrue entre les usages urbains et ruraux, phénomène qui s’explique par la progression ininterrompue de l’étalement urbain. Il s’agit d’une situation subie, tant par l’agriculture devenue malgré elle périurbaine, que par la ville4, qui rencontre à ses portes des structures, des pratiques et des paysages en décalage avec ses propres représentations du monde agricole : idéalisant la petite ferme en agriculture biologique.
  Plus sans doute qu’en milieu rural profond, se manifeste ici la tension autour de la maîtrise du foncier. Denrée rare, davantage convoitée pour des usages antagonistes, le sol est d’un accès particulièrement problématique. Ainsi, la récente volonté politique des élus locaux de développer des formes d’agriculture de proximité se fracasse sur un système foncier qui favorise les occupants historiques, davantage adeptes des circuits longs et du marché international. 
 
Des grandes exploitations tirant leur épingle de la politique foncière…
  Tant l’organisation de la politique économique agricole que le système de régulation du marché foncier constituent des facteurs de verrouillage. Les aides publiques européennes à l’agriculture, toujours essentiellement allouées en fonction de la surface, demeurent le carburant de la course au foncier : Petit 20I8. À cette rente foncière s’ajoute l’effet de la libéralisation des marchés des produits agricoles : le maintien de prix bas. Aussi, en regard de coûts de production qui flambent et de rendements à l’hectare qui plafonnent, les agriculteurs cherchent à équilibrer leurs comptes d’exploitation en augmentant leurs surfaces productives.
  Les mécanismes de régulation des marchés fonciers ne parviennent que très mal à endiguer cette frénésie expansive. Le contrôle des structures, — réglementation placée entre les mains du préfet et qui porte sur le nombre de surfaces exploitées, — est souvent frappé d’incapacité faute de moyens. Déficit de moyens humains d’abord, qui explique que l’autorité préfectorale ait tendance à suivre aveuglément les avis de la profession agricole majoritaire pilotant la Commission départementale d’orientation de l’agriculture : CDOA. Moyens juridiques insuffisants ensuite : comme l’impossibilité de contrôler certains montages sociétaires, ou encore des sanctions très complexes à mettre en œuvre… De là, on observe une très grande hétérogénéité dans l’application du contrôle en fonction des territoires : Grimonprez 20I8.
  La régulation confiée aux sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural, SAFER, concernant les mutations d’actifs ruraux, demeure aussi défaillante. Leur instrument phare, le droit de préemption, est en effet paralysé en présence de prises de participation simplement partielles dans des sociétés détenant du foncier. À ce vide, qu’on cherche aujourd’hui à combler, se greffent d’autres problèmes plus structurels. Déjà la SAFER n’est jamais dans l’obligation de préempter; l’opportunité d’agir relève pour elle d’un choix purement discrétionnaire5. Étrangement, nombre d’opérations ne trouvent donc pas la SAFER sur leur chemin pour leur barrer la voie, alors même qu’elles participent de l’agrandissement des structures. Il n’est d’ailleurs pas rare que la SAFER les orchestre moyennant finance, sous couvert de restructuration parcellaire6. Autre écueil, il n’existe pas de critères réglementaires précis pour la rétrocession des terres dont la SAFER s’est emparée : la petite exploitation, sans être toujours écartée, n’est pas spécialement favorisée parmi les candidatures, surtout si son projet est atypique, hors cadre familial, pluriactivité, marché de niche…,. La pauvreté des cahiers des charges imposés par les SAFER aux rétrocessionnaires, notamment en matière de bon usage des sols, conforte là aussi les structures traditionnelles.
  Adoptée en décembre 202I, la loi dite « Sempastous », visant à mieux contrôler le marché sociétaire, ne devrait pas fondamentalement changer la donne. L’autorisation administrative qu’il est question de créer ne touchera que les agrandissements franchissant un seuil très important, défini par décret : ce ne sera donc pas un frein à l’essor des grandes exploitations. En plus, les opérations ciblées pourront continuer à se réaliser, mais sous l’égide de la SAFER, soit en passant directement par ses services, commerciaux, soit en négociant avec elle certaines « compensations » : concession de baux, par exemple. At last but not least, le silence gardé par le préfet vaudra autorisation de l’opération : de l’aveu des concepteurs du texte, Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles, Jeunes agriculteurs, Fédération nationale des SAFER, seul un petit nombre de dossiers, les plus emblématiques, sera effectivement ausculté et éventuellement bloqué. 
 
… au détriment de l’implantation des exploitations alternatives
  La difficulté d’amender la loi de l’offre et de la demande contribue à verrouiller l’accès aux surfaces productives, au profit de certains acteurs, généralement les mieux lotis. L’augmentation, certes contenue, mais continue du prix des terres7 renforce cette tendance d’exclusion des maillons plus faibles.
  Non seulement la réorientation des mutations de terres demeure complexe et aléatoire, mais le démembrement des grandes exploitations, dans le but de leur substituer de plus petites, se révèle souvent impossible. Les structures en place, lorsqu’elles sont titulaires de baux, bénéficient d’un statut du fermage extrêmement protecteur des locataires. Contre un loyer modique, elles peuvent jouir quasiment ad vitam æternam de parcelles agricoles, sans craindre de reprise par le propriétaire. La division parcellaire n’est pas plus simple à provoquer lors de la transmission de l’entreprise, qui a généralement lieu en bloc. Même pour la SAFER, les moyens manquent pour aller contre la volonté du cédant de donner une valeur globale à son unité de production. 
 
Les grandes exploitations parties prenantes de l’agriculture de proximité
  Ce sombre tableau mérite toutefois d’être nuancé par l’éclairage du rôle paradoxal que tiennent les grandes exploitations dans le développement de l’agriculture de proximité. Même si une analyse plus fine devrait être conduite, il apparaît d’ores et déjà que certaines structures, en maraîchage, en élevage, parviennent à s’harmoniser avec leur tissu périurbain et même à répondre aux attentes des agglomérations voisines : par exemple Les fermes de Gally dans les Yvelines. Dans les projets de relocalisation alimentaire, les grandes exploitations ont en effet des atouts à faire valoir : une capacité productive et d’approvisionnement de la restauration collective sur la majeure partie de l’année; des productions potentiellement diversifiées; des prix plus bas pour des produits de moyenne gamme. Il arrive ainsi que les fermes fortement capitalisées, en répondant à la demande locale, par la fourniture continue des produits et des volumes constants, masquent les faiblesses des structures aux moyens plus modestes et aux rendements plus fluctuants : notamment en période hivernale pour le maraîchage. Ce faisant, les premières contribuent, indirectement, à crédibiliser les secondes. Sans que cela soit forcément recherché, il peut dès lors exister une complémentarité des modèles agricoles dans l’environnement urbain : Gasselin et al. 202I. D’autant que la présence dominante des grandes exploitations ménage une place pour la création de micro-fermes avec lesquelles elles ne sont pas en concurrence, vu leur emprise foncière minime, maraîchage, cultures spécialisées : escargots, plantes médicinales, fleurs comestibles…,. Ainsi l’essor, très visible mais cantonné, des très petites exploitations, sert-il paradoxalement de caution au maintien des grandes dans un paysage que les politiques publiques restent impuissantes à transformer.

I. Les PBS sont définies par des coefficients qui représentent la valeur de la production potentielle par hectare ou par tête d’animal présent hors toute aide. Elles représentent donc le chiffre d’affaires potentiel de l’exploitation; source : Agreste.
2. Ainsi, une exploitation en grandes cultures de plus de I00 ha, dans la plupart des régions, se situe dans une moyenne basse alors même que le SDREA la qualifiera de grande.
3. L’aire d’attraction d’une ville, selon l’Insee, est l’étendue de son influence sur les communes environnantes. Une aire est composée d’un pôle, défini à partir de critères de population et d’emploi, et d’une couronne, constituée des communes dont au moins I5 % des actifs travaillent dans le pôle : https://www.insee.fr/fr/information/4808607.
4. Les nuisances provoquées par les élevages ou par les épandages de produits phytosanitaires à proximité des habitations défraient régulièrement la chronique.
5. Certes, un comité technique interne est consulté pour donner son avis sur les décisions de la SAFER, mais il n’est jamais maître de l’opportunité de l’action, qui appartient aux organes de direction de la SAFER : conseil d’administration, directeurs.
6. La SAFER sert ainsi de plus en plus d’intermédiaire pour la réalisation d’opérations foncières de toutes sortes, en apportant son expérience et son conseil technique. L’essentiel de son financement provient d’ailleurs de ses interventions sur le marché.
7. À titre d’exemples, les terres et prés s’évaluent à 9 050 euros/ha en moyenne dans les Yvelines en 2020 ; à 13 310 euros/ha dans le Var : source : https://www.le-prix-des-terres.fr/.

Bibliographie

  Sur le Web
 

HAUTE-MARNE, CHAMARANDES-CHOIGNES : LA BELLE DÉMONSTRATION DE FORCE DE L'OPPOSITION AU PROJET DE MÉTHANISEUR

 
 Quelque soit la cause, la participation populaire, qui fait la réussite ou non d'une manifestation, est un indicateur clé de la force et du soutien dont jouit l'opposition à un projet, une loi ou un gouvernement. 
 Une mobilisation importe, comme celle qui nous occupe ici, peut fragiliser la volonté de tous les décideurs locaux favorables au projet en les incitant à faire des concessions ou à revoir leur copie. Le nouveau rapport de force peut aussi déboucher sur l'ouverture d'un dialogue, ce qui semble être le cas présentement; toutefois, faut-il que celui-ci soit non faussé et sincère !...
 
Manifestation, et le jour d'après ?
  L'avenir du mouvement va dépendre de  plusieurs facteurs :
  • La capacité de l'association Stop méthaniseur XXL Chaumont-Choignes à pérenniser dans le temps la mobilisation, via l' unité et la cohésion, indispensable pour maintenir le rapport de force; 
  • L' évolution de la position des tenants et soutiens du projet dénoncé : dialogue constructif ou foutage de gueule ? 
  • La conjoncture politique et sociale : aujourd'hui, sans nul doute, l'État pousse fort à la multiplication des usines de méthanisation INDUSTRIELLES ! Mais demain ? Devant la colère populaire qui s'exprime en même temps que les projets sortent de terre, partout en France, couplée à de futures échéances électorales, les chances d'aboutir à des changements significatifs d'orientation sont loin d'être négligeables.
   En conclusion, la démonstration de force de samedi, si elle est moralement très positive, n'en reste pas moins qu'une étape sur le long chemin qui mène à la victoire finale, à savoir l'abandon définitif du projet[i]  
  Un regret toutefois, c'est que cet engagement populaire soit si absent dans la lutte contre d'autres usines, qui sont tout autant un fléau pour la Biodiversité et les populations : les USINES ÉOLIENNES[ii] ! DOMMAGE !...
 
[i]. L'association Égalité-santé, qui milite contre le projet de Agende régionale de santé, ARS, 2 hôpitaux neufs à Chaumont et Langres, en proposant un plateau technique central à Rolampont, qui a le soutien populaire et, majoritairement, des communes du Pays de Langres, I08 sur les I68, qui s'est traduit par une manifestation EXTRA-ORDINAIRE pour la Haute-Marne, 6.000 personnes, Langres, septembre 2023, fait face malgré tout à une fin de non-recevoir de l'ARS, de la préfectorale, du département et des maires favorables.  
 
[ii]. "  Ils [habitants de Chamarandes-Choignes] apprendront également que les deux usines, éolienne et à gaz, sont les DEUX PLUS GROSSES USINES D'ÉNERGIES DITES VERTES ET DURABLES du département ! Avec des éoliennes de 200m en bout de pale [i] et un méthaniseur à la capacité XXXXL, " La capacité de traitement sera ainsi de 355 tonnes/jour en moyenne. (...) La production de digestat par le projet est estimée à II8 I7I tonnes/an "[ii], elles explosent les " records " précédents, chacune dans son domaine. " Source.
 
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Super-méthaniseur : 300 personnes dans la rue à Chaumont


  Le projet de méthaniseur de Chamarandes-Choignes n’en finit pas de provoquer des réactions hostiles. Ce samedi 6 avril, 300 manifestants sont venus dire leur opposition résolue.
  Avis réservé ou carrément défavorable des communes consultées, élargissement de la durée de l’enquête publique, pétition en ligne, réunions publiques très fréquentées… Les jours passent et accumulent les signaux de défiance venant de la population envers le projet de méthaniseur envisagé sur le territoire de Chamarandes-Choignes.
  Ce samedi, c’était jour de manifestation, et l’association Stop méthaniseur XXL Chaumont-Choignes a rassemblé d’autant mieux que la pluie est contre-révolutionnaire et que la journée était splendide. Réunis d’abord dans le quartier Saint-Aignan, les manifestants ont fourbi leurs armes : sifflets, chasubles fluo et pancartes surtout. « Des paysans et des terres pour nourrir » clamait celle-ci, « L’agriculture n’est pas une usine à gaz », scandait celle-là. 
 
 
 
Démonstration de mobilisation
  Monter jusqu’au centre-ville aura pris du temps, mais le cortège a gonflé en avançant et devant la préfecture où les chiffres doublent selon les organisateurs et se divisent selon la police. Trois cents personnes au moins étaient rassemblées pour écouter quelques paroles du responsable de l’association qui a exhorté chacun à s’exprimer dans les registres mis à disposition lors de l’enquête publique. Au rang des institutionnels, l’association sera reçue par la préfecture dans la semaine à venir, et la rencontre avec l’agglomération mercredi dernier a débouché sur la promesse d’une réunion extraordinaire de Conseil d’agglomération pour donner un avis.
  Dans la foule, résolue mais calme, Océane et Damien avaient emmené leur fille Clémence et quelques amis : « Plusieurs aspects du projet nous préoccupent. Nous le trouvons trop gros, la circulation des camions nous inquiète, le fait qu’on cultive exprès pour l’alimenter, les probables odeurs et la consommation d’eau nécessaire aux cultures… Un méthaniseur, c’est censé être vertueux, recycler les déchets des exploitations. Là on va cultiver pour produire du méthane. Encore, si le gaz produit était avec certitude destiné à la consommation locale, c’aurait été différent », expliquent ces Chaumontais.
  Projet plein de superlatifs, le très gros méthaniseur aura réussi aussi à provoquer une grande, très grande mobilisation.
  À I6 h tapantes, les organisateurs ont dispersé les troupes venues et reparties dans le calme et la tranquille conscience que leur lutte sera longue, encore, avant de faire plier les entrepreneurs. 
 
 
 
    Sur le Web.

AUSTRALIE, COMMUNAUTÉS RURALES : LA GRANDISSANTE INDIGNATION DE LA POPULATION DEVANT LE ROULEAU COMPRESSEUR ÉOLIEN ET CIE

    Australie : 
  • Superficie : 7 700 000 km
  • Nombre d'habitants : 25 688 079, 202I
  • Nom des habitants : Australiens
  • Capitale : Canberra
  • Langue : anglais
  • Monnaie : dollar australien
  • Chef de l'État : Charles III, roi, représenté par le gouverneur général David Hurley
  • Chef du gouvernement : Anthony Albanese
  • Nature de l'État : monarchie constitutionnelle à régime parlementaire
  • Constitution : adoption : 9 juillet I900 / entrée en vigueur : Ier janvier 190I / Révision : mars I986
 " Vaste comme quinze fois la France, l'Australie est encore globalement peu peuplée. C'est un pays désertique, en dehors des bordures est et sud, au climat tempéré, où se concentrent, ponctuellement, les hommes. Canberra, création artificielle, est la seule grande ville de l'intérieur. Les cinq principales villes, Sydney, Melbourne, Brisbane, Adélaïde et Perth, toutes littorales, regroupent en effet 60 % de la population australienne, urbanisée à plus de 85 %. Les Aborigènes représentent 2 % de la population, moins que la minorité asiatique : en pleine expansion. "

La situation de l'éolien
  • I8I usines pour 104.4 GW de puissance nominale installée;
  • 5.78 GW en construction.


 
  Perth est la capitale de l'État du Western Australia, Australie occidentale; actuellement, c'est 2 292 MW de puissance nominale qui sont installés.

L'État de la Western Australia, en rouge.

Perth, Rockingham, banlieue de Perth et Margaret River, à 277 km au sud-sud-est de Perth. Source.

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 Où que vous alliez, dans n'importe quelle communauté rurale ciblée pour l'installation d'éoliennes industrielles, de panneaux solaires et/ou des lignes de transmission nécessaires à leur support, et la colère y est palpable.
  Face à des centaines d'éoliennes géantes de 280 mètres de haut et de 300 tonnes plantées dans des zones naturelles intactes et des terres agricoles de premier choix, à des mers de panneaux solaires qui semblent s'étendre à l'horizon et, comme une araignée, le réseau de nouvelles lignes de transmission destinées à relier ces sources de production éloignées et intermittentes au réseau. La fureur des régions australiennes, et de toutes les autres communautés rurales d'ailleurs, est parfaitement compréhensible. D'autant plus que tout cela est totalement inutile. Avant le grand mirage de l'éolien et du solaire, personne ne manquait d'électricité, et et presque tout le monde pouvait se l'offrir.  
  Organiser cette rage, parfaitement justifiée, est une chose que les défenseurs des communautés ont enfin commencé à maîtriser.
  Pendant trop longtemps, la critique habituelle était précédée de la phrase " Je suis tout à fait favorable aux énergies renouvelables, mais..
. ". Cette concession stupide permettait simplement aux chercheurs de rentes éoliennes et solaires et à leurs soutiens politiques de rétorquer " l'énergie renouvelable est essentielle à notre avenir énergétique propre, votre parcelle est aussi bonne que n'importe quelle autre, alors allez-y, princesse ! "
  Si l'on part du fait incontestable que l'éolien et le solaire, qui dépendent entièrement des conditions météorologiques, et, dans le cas du solaire, de la position du soleil dans le ciel, ne constitueront jamais des sources de production d'énergie significatives, la conclusion est qu'il n'y a pas de bon endroit pour l'éolien et le solaire industriels, à tout moment, en tout lieu et en toute circonstance.
  Stephen Wells, dans une lettre adressée aux membres de son gouvernement local en Australie occidentale, a écrit une lettre bien ciblée qui constitue un modèle parfait pour les défenseurs des communautés, où qu'ils se trouvent.
 
 
 

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Lettre ouverte aux conseils entre Rockingham et Margaret River


Cher conseiller élu,
 
   Je vous écris, ainsi qu'à chacun de vos collègues de tous les conseils de la côte de l'État de Washington, dont les électeurs sont directement touchés par la proposition du gouvernement fédéral d'approuver le développement d'éoliennes sur près de 7 700 km2 d'océan, entre Mandurah et le cap Naturaliste. Il s'agit d'une lettre ouverte qui sera soumise aux principaux médias pour publication et qui sera également publiée par le biais de médias alternatifs sur Internet.
  Je vous écris pour vous demander de vous opposer formellement au projet d'usine éolienne en tant que Conseil et individuellement en tant que Conseiller. Il est important d'ajouter l'opposition officielle des représentants élus locaux à l'opposition individuelle, car les protestations de grands groupes d'individus sont souvent ignorées par le gouvernement, mais il est beaucoup plus difficile pour un niveau de gouvernement de faire avancer ses plans si un autre niveau de gouvernement s'y oppose officiellement.
  Veuillez présenter une motion à vos collègues conseillers pour qu'ils s'opposent officiellement à la proposition d'usine éolienne en tant que Conseil, votez sur la motion et si vous obtenez une majorité, demandez à votre directeur général de faire connaître votre opposition officielle aux plans du gouvernement fédéral.
  Si vous n'obtenez pas la majorité lors du vote, je vous invite à vous opposer officiellement au gouvernement fédéral en utilisant votre position officielle en tant que représentant élu de votre communauté.
  La proposition du gouvernement fédéral, si elle est approuvée, prévoit le déversement dans l'océan de plus de I 300 éoliennes qui s'élèveront à 268 mètres au-dessus du niveau de la mer. C'est 20 mètres de plus que le plus haut bâtiment du CBD
[ Central Business District, quartier d'affaires] de Perth et presque 4 fois la hauteur de l'hôtel Rendevous à Scarborough, qui est actuellement le bâtiment le plus haut de la côte de l'ouest de l'Australie, avec seulement 70 mètres de hauteur. Ils seront visibles d'aussi loin que Rockingham au nord et de Prevelly à Margaret River au sud. Le fond de l'océan se trouvera jusqu'à I00 mètres sous l'eau, de sorte que la hauteur totale des turbines atteindra 378 mètres, du fond de l'océan à leur sommet. Pour mettre cela en perspective, la Tour Eiffel à Paris, en France, ne fait que 300 mètres de haut. Accepteriez-vous qu'une seule tour Eiffel soit déversée dans l'océan, et encore moins que I 300 d'entre elles le soient ?
 Comme vous l'avez peut-être remarqué, il est possible de passer une semaine entière sans vent. La plus grande batterie du monde doit être construite en Nouvelle-Galles du Sud et ne fournira que 2,4GWh de stockage pour un coût de 2,4 milliards de dollars. Par conséquent, si l'on veut fournir une heure de secours à 20 GW d'éoliennes, il en faudrait plus de huit, pour un coût de près de 20 milliards de dollars. La sauvegarde d'une journée coûterait 48 milliards de dollars et celle d'une semaine 3,36 billions de dollars ! N'oubliez pas que si le vent recharge la batterie, cette énergie ne fournit pas d'électricité au réseau. Il faut de l'énergie pour faire les deux.
  En fait, les méga-batteries ne sont pas du tout utilisées pour l'alimentation de secours. Elles servent plutôt à stabiliser la fréquence, car la nature erratique du vent peut provoquer des surtensions et des baisses de tension susceptibles de faire sauter les transformateurs et d'entraîner des coupures de courant. Mais plus l'énergie éolienne est injectée dans le réseau, plus il devient difficile de maintenir cette énergie stable.
  Non seulement le charbon et le gaz sont utilisés pour soutenir le vent lorsqu'il ne souffle pas ou lorsqu'il souffle trop fort pour être sûr, mais ils doivent être constamment en attente et déverser de l'énergie sous forme de vapeur dans l'atmosphère. Il doit également fournir de l'électricité aux turbines la plupart du temps pour les aider à tourner.

  Les éoliennes sont faites de béton, d'acier, de bois de balsa et de résine toxique. Le bois de balsa provient de l'abattage de forêts tropicales. Il est ensuite recouvert de résine toxique pour fabriquer les pales de l'éolienne, qui doivent être fréquemment remplacées et ne peuvent pas être recyclées. Au lieu de cela, elles sont rejetées dans l'océan ou dans des décharges où la résine s'infiltre lentement dans l'océan, les eaux souterraines et le sol.
  La côte sud-ouest de l'Afrique du Sud regorge d'espèces marines menacées, notamment de coraux, de dauphins et de baleines en migration. Les oiseaux sont souvent victimes de ces mélangeurs géants.
  La proposition indique que chaque développement de 2GW d'éoliennes nécessitera 6 000 travailleurs pour la construction et 3 000 travailleurs pour l'entretien. On peut donc en déduire que 60 000 travailleurs seront nécessaires pour construire 20 GW et qu'il faudra 30 000 personnes pour les entretenir. Les personnes qui ne connaissent rien à l'économie s'écrieront " nous créons des emplois !", mais nous voulons que moins de personnes fournissent notre électricité, pas plus. S'il faut une personne pour fournir de l'électricité à I00 personnes et que tout le monde gagne la même chose, nous n'aurons besoin que de I % de nos revenus pour alimenter nos maisons et nos entreprises. En revanche, s'il faut I0 personnes pour I00 personnes, les coûts de l'électricité atteindront I0 % de nos revenus.
  60 000 travailleurs auront besoin d'un logement. Ces logements devront probablement être importés d'outre-mer. Le logement dans le sud-ouest est déjà sous pression. Qui construira tous les logements supplémentaires nécessaires ? Qui construira toutes les routes supplémentaires nécessaires ? La modernisation de la route de Bussell n'est toujours pas terminée après 4 ans. Devrons-nous supporter des travaux routiers pour toujours ?
  Tout cela à cause d'un soi-disant objectif " net zéro carbone ", pour lutter contre le changement climatique provoqué par l'homme. L'objectif " net zéro carbone " n'existe pas. Il s'agit d'une liste de souhaits arbitraires et sélectifs qui n'existe que sur le papier. Toute activité humaine rejette du dioxyde de carbone dans l'atmosphère, notamment les éoliennes. La production de béton et d'acier en émet d'énormes quantités dans l'atmosphère. En ce qui concerne le " changement climatique ", tout fonctionnaire qui croit encore que nous sommes en danger à cause de nos émissions de dioxyde de carbone est coupable de négligence criminelle. Il n'y a plus d'excuse.
  Cela fait une génération que Tim Flannery
[ I956-, zoologiste, biologiste et militant écologiste australien] nous a dit que Perth serait la première ville fantôme du monde en l'espace d'une génération, et cela fait 36 ans que James Hansen[ I94I-, physicien américain; professeur associé au Département des sciences de la Terre et de l’environnement de l’université Columbia] l'imposteur du climat, a dit au Congrès américain que nous avions I0 ans pour sauver la planète, sinon dans 20 ans, New York serait sous I0 pieds d'eau.
  Au lieu d'arrêter ces écornifleurs, on leur permet de repousser toujours plus loin la date du jugement dernier. Je pourrais vous expliquer comment toute la science qui se cache derrière est également une fraude, mais j'ai dû écrire un livre entier pour couvrir cela correctement : je vous donnerai volontiers un exemplaire gratuit si vous me le demandez ! Ou, si vous préférez, vous pouvez me chercher, moi et mes livres, sur Amazon.
  Si ce qui précède ne vous a pas convaincu qu'il faut s'opposer à ce projet avec toutes les fibres de votre être et toute l'autorité de votre fonction d'élu, alors il faudra supposer que vous n'êtes pas apte à exercer cette fonction. La stupidité, le lavage de cerveau ou la corruption vous ont rendu inéligible.
  Si vous attendez le " soutien du public " avant d'agir, vous êtes également inapte à exercer vos fonctions. Il n'y a rien de plus répréhensible qu'un lâche. Nous ne vivons pas dans un système de démocratie directe, mais de démocratie représentative. Cela signifie que la plupart des gens élisent quelqu'un en qui ils pensent pouvoir avoir confiance pour prendre des décisions sans eux, afin qu'ils puissent continuer à vivre leur vie trépidante. Ils n'ont pas le temps de rechercher la vérité, c'est pour cela qu'ils vous élisent et vous paient ! Ce n'est que lorsque vous trahissez cette confiance en vous remplissant les poches ou en fermant les yeux sur des choses que vous devriez savoir mauvaises que le grand public s'intéresse à vos décisions.
  Prenez donc garde. Voter contre vous pourrait ne pas suffire à la foule endormie, qui se contente pour l'instant d'aller au travail du lundi au vendredi et de regarder le foot sur les médias idiots, tous les week-ends. L'histoire regorge d'exemples de personnes au pouvoir qui se sont effondrées parce qu'elles ont supposé que la population docile le resterait toujours et qu'elle pourrait être abusée et exploitée à volonté.
  Si vous ne vous opposez pas officiellement à ces éoliennes, vous risquez à tout le moins de perdre votre siège aux prochaines élections et d'être confronté à la colère des habitants.

  Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes salutations distinguées,
Stephen Wells : citoyen concerné.

  P.S. Je pourrais chercher un tas de liens pour étayer toutes mes affirmations, mais vous ne devriez pas en avoir besoin. Si vous n'avez pas assez de bon sens pour comprendre qu'il est impossible de fournir de l'électricité à la demande avec du vent intermittent et irrégulier et que planter ne serait-ce qu'un seul gratte-ciel dans l'océan est une pure folie, alors aucun lien ne vous fera changer d'avis.

Richardson Post
 

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